
Émile Henry (anarchiste)

Né dans une famille d'exilés communards, ils rejoignent la France en 1880, où il suit des études qui lui promettent une carrière prestigieuse. Après avoir constaté la misère et les inégalités sociales de sa société, il abandonne ses études pour rejoindre les cercles anarchistes parisiens sous l'influence de son frère aîné, Jean-Charles Fortuné Henry. Côtoyant divers anarchistes de cette période, en particulier Charles Malato, qui devient son ami, il assiste au début de l'Ère des attentats (1892-1894) et aux premières attaques de Ravachol avec attention. Alors qu'il suit une trajectoire de plus en plus isolée, Henry suit la grève de Carmaux avec attention et considère l'accord signé par le patronat et les socialistes comme une trahison du prolétariat. Il organise alors l'attentat de Carmaux-Bons-Enfants (), possiblement avec son frère et Adrienne Chailliey, où il vise le siège de la Compagnie minière de Carmaux en y posant un colis piégé. Celui-ci, récupéré par les policiers et un employé, explose au commissariat de la rue des Bons-Enfants, tuant les 4 policiers et l'employé. Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier de l'Ère des attentats.
Henry, qui arrive pourtant à éviter d'être suspecté outre mesure, fuit la France et se réfugie au Royaume-Uni. Depuis cette base arrière et la Belgique, durant l'année 1893, il participe à une série de braquages avec le groupe des Intransigeants et Léon Ortiz qui suivent l'idéologie anarchiste naissante de l'illégalisme. Ses braquages et déplacements pendant cette période sont difficiles à reconstituer mais il participe à la grève générale de 1893 en Belgique, où l'armée tire sur la population. Henry tire sur la police à cette occasion. Au début de l'année 1894, il est de retour à Paris où les autorités le recherchent de manière croissante ; la nouvelle de l'exécution d'Auguste Vaillant () le pousse à agir et chercher à assassiner le président français, Sadi Carnot. Ne parvenant pas à s'approcher du palais de l'Élysée, il se rend alors au café Terminus, où il jette sa bombe dans la foule - tuant une personne et en blessant une vingtaine. Poursuivi par la police, sur qui il tire, il est finalement arrêté.
L'attentat du café Terminus et le procès de Henry sont des événements centraux dans la naissance du terrorisme moderne. Visant un adversaire identifié à l'ensemble de la société, il fait entrer le terrorisme dans l'ère du terrorisme de masse, un phénomène qui se poursuit jusqu'au . Contrairement à Ravachol ou Vaillant, ses prédécesseurs, il ne se présente pas comme un justicier mais plutôt comme un combattant qui doit achever la ou mourir. Il est condamné à mort, ce qui ne semble pas le gêner outre mesure ; il refuse de faire appel - déclarant ne pas reconnaître la et est exécuté le à Paris. Les motivations soutenant cet attentat sont discutées, mais pourraient aller d'une radicalisation réfléchie à des raisons sentimentales pour impressionner Élisa Gauthey, la militante dont Henry est amoureux, et ne sont donc pas nécessairement à relier avec l'anarchisme.
Sa figure et ce dernier attentat sont rejetés par une partie des anarchistes en France, qui remettent en question l'utilisation du terrorisme pour accomplir leurs buts après cette attaque. Il est donc indicateur de la fin de l'Ère des attentats et annonce déjà l'évolution de l'anarchisme fondé sur la propagande par le fait à d'autres formes, comme l'anarcho-syndicalisme. Quelques anarchistes, surtout dans la mouvance anarchiste individualiste, l'utilisent cependant comme symbole et héros de leur lutte. Malgré le fait qu'il n'influence pas le terrorisme anarchiste postérieur, les orientations qu'il donne au terrorisme moderne se poursuivent jusqu'au dans des mouvements très différents. Informations fournies par Wikipedia
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Autres auteurs:
“...Barrault, Henry-Emile...”
Localisation:
Research Center for Contemporary History (Hamburg)
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